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Présentation de l’œuvre par Axel Louot : Aussi rare que précieux, ce collier de chevalier de l’ordre du Saint-Esprit a été réalisé par Armand Ouizille (1788-1878) et Guillaume Lemoine (1790-1871), bijoutiers du roi, sous la Restauration. Tout porte à croire qu’il a été porté pour le sacre de Charles X en 1825. Le collier est présenté dans son écrin en maroquin rouge où figurent les Armes de France. Le collier est constitué de 29 maillons à 3 motifs alternés, uni face en or ciselé, bruni ou amati et partiellement émaillés comme suit : - 15 figurent une fleur de lys ; - 8 figurent un « H » émaillé de blanc chargé d’une couronne de lauriers reposant sur deux cornes d’abondance et entouré de 3 couronnes royales ; - 6 figurent un trophée d’armes orné d’un heaume émaillé bleu à panache blanc brochant une panoplie composée d’une massue d’Hercule, d’une trompette, d’un drapeau fleurdelisé, d’un arc, d’une flèche, d’un carquois, d’un sabre et d’une lance de tournois. Chaque maillon est anglé de flammes ondoyantes émaillées de rouge translucide sur fond guilloché. Ces maillons sont reliés par 28 anneaux cannelés aplatis passant dans deux petits anneaux latéraux émaillés verts. La fermeture du collier est obtenue par 2 éléments de forme oblongue en or ciselé de rinceaux et de feuilles d’acanthe qui, emboités, présentent un crochet invisible. Le maillon central est composé de 2 anneaux émaillés verts supplémentaires permettant le passage d’une chaînette de 17 anneaux cannelés soutenant la croix de l’ordre. La croix est en or à 8 pointes pommetées, les branches sont anglées de fleurs de lys et bordées d’émaux blancs et de flammes d’émail vert translucide. Elle présente sur l’avers une colombe blanche la tête en bas, les yeux et le bec émaillés rouge ; le plumage est en relief rehaussé et peint à l’émail. Sur le revers, découpé sur un fond d’or rose bruni, Saint-Michel est représenté terrassant le démon. La bélière est feuillagée avec un anneau de suspension cannelé. Le collier est frappé des poinçons de contrôle à la tête de bélier sur son fermoir et sur la bélière fleur de lys de la croix (petite garantie de Paris entre 1819 et 1838). Dimensions : - Longueur du collier : 172 cm - Poids : 553,4 g - Largeur de la croix : 6,4 cm (Petits éclats et manques dans les émaux rouges et sur la croix, très bon état général) Ce collier est présenté dans un écrin piriforme en maroquin rouge à grains longs dont le couvercle est clos par 3 fermoirs en laiton. Au centre du couvercle, les Armes de France, couronnées et entourées des colliers, sont dorées au fer. Une bordure à motifs de fleurs de lys et de fleurettes est présente sur le pourtour. Au-dessus de la charnière, l’étiquette en maroquin vert est estampée en lettres dorées « Ouizille & Lemoine, Bijoutiers du Roi, Quai Conti N°9 ». Deux morceaux de ruban aux couleurs de l’ordre relient le couvercle à l’écrin de part et d’autre. Le dessous est recouvert de papier maroquiné vert foncé et de 5 clous à têtes sphériques servant de pieds (manque un clou). Il présente aussi l’étiquette en maroquin vert estampée en lettres dorées : « Ouizille & Lemoine, Bijoutiers du Roi, Quai Conti N°9 ». L’intérieur, dont le fond est en velours de soie écru, présente des séparations spiralées permettant de disposer le collier. Le dessous du couvercle est en soie blanche. Dimensions écrin : - Hauteur : 36,5 cm - Largeur : 55,5 cm (Quelques griffures sur l’écrin et petits accidents) France, Paris, Epoque Restauration. Ce collier fait partie de la série fabriquée à la Restauration et a certainement été porté pour le sacre de Charles X. Provenance : Famille de Bourbon-Parme Bibliographie de référence : Félix Panhard, « L’ordre du Saint-Esprit aux XVIIIe et XIXe siècles », Paris, Librairie héraldique de J.-B Dumoulin, 1868 Hervé Pinoteau, « Etat de l’ordre du Saint-Esprit en 1830 et La survivance des ordres du roi », Nouvelles Editions Latines, Paris, 1983 Hervé Pinoteau, « Etudes sur les ordres de chevalerie du Roi de France », Le Léopard d’Or, Paris, 1995 Patrick Spilliaert, « Les insignes de l’ordre du Saint-Esprit », Le Léopard d’Or, 2016